Arthrose : les solutions pour soulager la douleur, regenerer ou reparer le cartilage

L‘arthrose est une maladie qui touche une grande partie de la population surtout après 65 ans.

Les traitements médicaux de l’arthrose peuvent ralentir son évolution, soulager la douleur et améliorer la mobilité.

La chirurgie permet de réparer le cartilage détruit ou de le remplacer par une prothèse.

Aucune technique ne permet actuellement de guérir l’arthrose, mais des recherches pourraient bientôt déboucher sur des thérapies basées sur l’utilisation de cellules-souches.

Qu’est-ce que l’arthrose ?

L’arthrose est une maladie dégénérative chronique qui peut affecter une ou plusieurs articulations.

Elle touche une grande partie de la population, surtout à partir de 60 ans.

Quel est le mécanisme de l’arthrose?

Le cartilage est un tissu blanc, lisse et élastique qui recouvre les extrémités de chaque os.

Il permet aux os de l’articulation de glisser l’un sur l’autre et joue un rôle d’amortisseur.

Il baigne dans le liquide synovial qui amortit les chocs, lubrifie et assure la protection de l’articulation.

Ce liquide synovial est principalement constitué d’acide hyaluronique.

Avec l’âge, il perd progressivement ses propriétés visqueuse et élastique  ce qui entraîne une usure du cartilage qui cause des douleurs et une gêne dans les gestes de la vie quotidienne.

Les facteurs qui favorisent l’arthrose

l’âge : l’arthrose concerne 3% des moins de 45 ans, 65 % des plus de 65 ans et 80 % des plus de 80 ans

les facteurs génétiques : de légers défauts d’alignement des os peuvent accélérer la dégradation du cartilage.

le surpoids : une surcharge pondérale peut causer une dégradation accélérée du cartilage. Il ne s’agit pas seulement d’un effet mécanique : on constate par exemple que l’arthrose de la main est plus fréquente chez les personnes en surpoids. L’excès de tissu adipeux, pourrait produire des substances inflammatoires qui contribuent à endommager les articulations.

les blessures et les mouvements répétitifs : les entorses et le ruptures de ligaments, les lésions du cartilage et des lésions des ménisques,  ainsi que les traumatismes articulaires à répétition peuvent contribuer à l’apparition de l’arthrose.

Un déséquilibre entre les muscles qui soutiennent l’articulation peut parfois conduire à une altération du mouvement (surtout marche et course), conduisant à des lésions du cartilage.

Qui est le plus touché par l’arthrose ?

      • 70 à 90 % des plus de 75 ans souffrent d’arthrose
      • 1 adulte sur 4  souffre d’arthrose de la hanche (coxarthrose) à l’âge de 85 ans.
      • 1 adulte sur 12  souffre d’arthrose de la main  à partir de 60 ans.

Quels sont les symptômes de l’arthrose ?

Les manifestations les plus courantes sont :

      • la douleur
      • la raideur articulaire, particulièrement le matin
      • diminution de l’amplitude de l’articulation
      • le gonflement de l’articulation, surtout après un effort prolongé
      • craquements et sensation de raclement/frottement

Habituellement, ces symptômes se manifestent progressivement.

Comment diagnostiquer l’arthrose ?

Les radiographies de l’articulation.

Ces radiographies permettent de mesurer le pincement de l’interligne articulaire, c’est à dire l’espace entre les os, ce qui correspond à la perte d’épaisseur du cartilage.

L’IRM ou l’Arthroscanner

Peuvent être utilisés pour identifier précisément des lésions du cartilage.

Il est fréquent que les résultats de l’examen radiologique ne coïncident pas avec les symptômes ressentis : une arthrose débutante peut être douloureuse alors que

L’évolution de l’arthrose

La maladie arthrosique peut évoluer lentement et progressivement sur plusieurs décennies mais il existe aussi une forme d’arthrose destructrice rapide (sur une ou deux années). L’évolution de l’arthrose est parfois une succession de phases d’évolution lente entrecoupées de phases aiguës (« crises ou poussées d’arthrose »).

Lorsque la destruction du cartilage est très avancée (arthrose de grade 4), l’os sous chondral (os situé directement sous le cartilage) est mis à nu et se dégrade inévitablement.

 

 

arthrose légère – Grade 1    arthrose légère à modérée – Grade 2

 

arthrose modérée – Grade 3 arthrose sévère – Grade 4

                                                       

A l’heure actuelle, aucun traitement ne permet de guérir l’arthrose ni de stopper son évolution.

Il est cependant possible de ralentir son évolution, de soulager la douleur et d’améliorer la mobilité de l’articulation atteinte.

Le traitement médical de l’arthrose

1 – Hygiène de vie : exercice et perte de poids

Des études ont montré qu’une perte de poids modérée de l’ordre de 5 à 6% apporte en quelques mois :

      • une amélioration de la mobilité évaluée à 24%
      • une diminution des douleurs de plus de 30% .

L’exercice induit à la fois un renforcement des muscles qui soutiennent l’articulation, mais aussi une stimulation des différents tissus articulaires. Il contribue à la perte de poids et améliore globalement l’état de santé et le moral.

Quelles activités physiques ?

La pratique de la natation ou du vélo présente l’avantage de ne pas faire porter les poids du corps sur les articulations de la hanche et du genou.

Stretchingyoga et tai chi sont bénéfiques pour réduire la raideur articulaire.

La marche peut parfois être facilitée par l’utilisation de bâtons de randonnée et de genouillères.

2 – Médicaments par voie orale : antalgiques et anti-inflammatoires

Médicaments par voie orale :

On prescrit des antalgiques (Paracétamol) pour soulager la douleur.

Les anti-inflammatoires non stéroidiens  (AINS) permettent de lutter contre l’inflammation.

Ils sont parfois associés à un traitement gastroprotecteur pour les personnes présentant des  facteurs de risque.

Applications locales :

Des anti inflammatoires non stéroidiens  (AINS) peuvent être utilisés en application locale sous forme de crème, gel, emplâtre ou patch  (Diclofénac).

A savoir :

    • les antalgiques et les anti-inflammatoires soulagent temporairement, mais ils n’ont aucune action sur l’évolution de la maladie arthrosique
    • leurs effets indésirables sont parfois sévères, ce qui limite leur utilisation prolongée

3 – Kinésithérapie

La kinésithérapie permet de lutte contre les douleurs de l’arthrose par diverses techniques : massages, applications de chaleur et froid, électrothérapie …

Des exercices ciblés visent à maintenir ou à récupérer partiellement les amplitudes de mouvement des articulations atteintes.

4 – Injections de PRP

Les injections de PRP permettent de ralentir la progression de la maladie, de diminuer la douleur et l’inflammation et d’améliorer la mobilité et la fonction.

A la différence des traitements par anti-inflammatoires non stéroïdiens ou des injections intra-articulaire de corticoïdes, elle est dépourvue d’effets indésirables .

Des études récentes ont prouvé que les injections de PRP sont plus efficaces que les injections d’acide hyaluronique dans l’arthrose du genou.

Le PRP est un traitement efficace, particulièrement dans les stades précoce de l’arthrose (grade 2 ou 3). Les résultats peuvent être améliorés et maintenus par la répétition annuelle d’injections.

Le PRP favorise la prolifération des cellules souches qui se spécialisent en cartilage et en tissu osseux. Le geste peut être associé à une intervention chirurgicale sous arthroscopie pour préparer l’articulation et permettre aux cellules souches de proliférer à l’intérieur de la zone atteinte.

D’autres études ont également démontré que le PRP permet une augmentation de la production naturelle d’acide hyaluronique à l’intérieur de l’articulation arthrosique.

Un injection de PRP ne peut que stimuler des tissus encore présents : dans les cas plus graves (arthrose de grade 4) ou l’os est exposé suite à la disparition du cartilage, l’injection de PRP perd alors en efficacité. Elle permet néanmoins par son effet anti-inflammatoire un soulagement transitoire.

5 – Viscospplémentation par gel à base d’acide hyaluronique

Le traitement par viscosupplémentation consiste à injecter dans l’articulation un gel à base d’acide hyaluronique, qui permet de restaurer les propriétés du liquide synovial du sujet jeune et de recréer sa fonction d’amortissement des chocs.

L’acide hyaluronique possède également un effet anti-inflammatoire et antalgique très intéressant pour diminuer les phénomènes douloureux de l’arthrose.

Les études scientifiques ont montré une meilleure efficacité pour le gel d’acide hyaluronique de haut poids moléculaire.

L’injection d’acide hyaluronique ne permet pas de guérir les lésions de l’arthrose, mais elle peut ralentir son évolution, voire réactiver la fabrication d’acide hyaluronique par l’articulation elle-même.

C’est une technique utilisée depuis plus de 30 ans sans événement indésirable majeur rapporté.

Des injections supplémentaires peuvent être pratiquées sans inconvénients lorsque le bénéfice clinique diminue avec le temps.

                                                                   

6 – Les infiltrations de corticoïdes

L’infiltration consiste à injecter un produit anti-inflammatoire à base de corticoïdes directement dans l’articulation.

On utilise des corticoïdes de synthèse comme DIPROSTENE (R) qui possèdent d’excellentes propriétés anti-inflammatoires et un effet retard.

Le produit est injecté au plus près de la région douloureuse et reste à son contact.

Les effets bénéfiques sont ressentis rapidement (de quelques heures à quelques jours).

Le médicament possède un effet retard et son action se prolonge de quelques semaines à plusieurs mois.

Des infiltrations supplémentaires peuvent être pratiquées sans inconvénients lorsque le bénéfice clinique diminue avec le temps, mais il est recommandé de ne pas dépasser trois infiltrations par an et par articulation.

Il s’agit d’un traitement de courte durée avec des doses de corticoïdes minimes.

Le médicament est injecté localement dans une articulation et il a un passage dans le sang très faible, avec de très rares effets secondaires.

Les traitements chirurgicaux de l’arthrose

Arthroscopie

 Le chirurgien nettoie l’intérieur de l’articulation et retire les débris ostéo-cartilagineux.

L’opération d’arthroscopie permet de soulager la douleur et d’améliorer la fonction, mais elle n’élimine pas l’arthrose.

Ce nettoyage articulaire peut être proposé en cas d’échec du traitement médical. Son efficacité est transitoire.

Microfractures ou perforations de Pridie

En cas de perte de substance limitée, il est possible de perforer l’os pour le faire saigner et permettre l’apparition d’un fibrocartilage dont les propriétés mécaniques sont proches de celles du cartilage. Cette intervention, microfractures ou perforations de Pridie est réalisable sous arthroscopie.

Mosaïcplastie

Le principe de la mosaïcplastie est de combler les lésions avec une greffe du propre cartilage du patient.

Le greffon est prélevé sur une zone saine avec la partie osseuse correspondante sous forme d’un petit cylindre.

Ce cylindre est ensuite greffé pour combler la perte de substance. L’opération est le plus souvent réalisable sous arthroscopie.

Ostéotomie tibiale de valgisation

Une ostéotomie tibiale de valgisation permet de réaxer le genou par une coupe du tibia (ostéotomie) afin de mieux répartir les contraintes, ralentir l’évolution de l’arthrose et soulager la douleur.

Arthroplastie (prothèse articulaire)

Dans les cas d’arthrose avancée, le chirurgien  peut remplacer l’articulation par une prothèse (arthroplastie).

On parle de prothèse totale lorsque l’on remplace la totalité de l’articulation :

prothèse totale de hanche (PTH), prothèse totale de genou (PTG), prothèse totale d’épaule (PTE)

ou de prothèse partielle lorsque seule la partie endommagée est remplacée.

Les implants prothétiques ont une durée de vie de l’ordre d’une vingtaine d’années et il est parfois nécessaire de les réparer ou de les remplacer : c’est une opération de reprise de prothèse.

Quand opérer ?

La décision de recourir à une intervention chirurgicale sur une articulation endommagée par l’arthrose doit prendre en compte plusieurs facteurs qui sont à discuter avec le patient :

      • Compte-tenu de la durée de vie probable de la prothèse et la difficulté de son remplacement, il convient d’éviter autant que possible d’opérer un patient jeune.
      • A l’inverse, trop tarder pour opérer peut conduire à une dégradation de l’articulation qui nécessitera une opération plus complexe avec des résultats moins satisfaisants.
      • Un âge trop avancé ou des problèmes de santé peuvent également constituer une contre-indication chirurgicale ou anesthésique.
      • Pour un patient jeune, retarder le moment de l’opération peut signifier de nombreuses années à vivre avec une articulation douloureuse et une limitation de ses activités physiques.